Avant même d’envisager une solution, il faut regarder la vérité en face : donner un médicament à son enfant tourne souvent à l’épreuve de force. Un minuscule comprimé devient un Everest, un sirop se transforme en odyssée. Les nausées, les pleurs, parfois même la panique, chaque parent connaît ce ballet d’appréhension. Pourtant, quelques astuces concrètes peuvent changer la donne et rendre la prise de médicaments bien moins redoutée, pour l’enfant comme pour l’adulte.
Plan de l'article
1. Mélanger le médicament à un aliment ou une boisson
Certains enfants acceptent plus volontiers leur traitement si le goût en est atténué. L’une des méthodes les plus simples consiste à intégrer le médicament à une petite quantité de nourriture ou de boisson. Jus de fruits, yaourt nature, compote ou eau légèrement sucrée : le choix ne manque pas, mais chaque médicament a ses spécificités. Avant toute tentative, prenez le temps de vérifier avec votre médecin ou votre pharmacien quelles associations sont possibles et sûres. Par exemple, il faut exclure le miel pour les moins d’un an, question de sécurité.
Votre pharmacien peut aussi proposer des solutions adaptées, comme le plus grand choix de marques de parapharmacie. Certains officinaux savent ajouter un arôme à un médicament liquide ou suggèrent une version à croquer, voire un sirop au goût plus doux. S’il n’est pas possible d’adapter le médicament, il existe parfois des alternatives galéniques plus faciles à faire accepter.
Une règle d’or : ne négligez jamais la notice du médicament. Elle contient des informations incontournables sur les mélanges à éviter, les éventuels effets indésirables, et la marche à suivre pour administrer correctement le traitement. Cette vigilance prévient bien des mauvaises surprises.
2. Trouver des moyens pour masquer le goût
Certains enfants sont d’une sensibilité extrême aux saveurs amères ou aux textures inhabituelles. Pour faciliter la prise de médicaments, il existe quelques techniques éprouvées. Parfois, pincer légèrement le nez de l’enfant suffit à atténuer la perception du goût. Ce geste, aussi simple qu’efficace, coupe le circuit odorant et limite la sensation désagréable.
Autre astuce validée par de nombreux parents : souffler doucement sur le visage de l’enfant au moment d’avaler. Ce réflexe déclenche la déglutition, rendant le passage du médicament plus naturel.
Pour donner un aperçu des options, voici quelques alternatives qui peuvent aider à détourner l’attention du palais :
- Offrir une sucette bien fraîche ou un glaçon à sucer juste avant, pour engourdir les papilles
- Laisser l’enfant se rincer la bouche avec sa boisson favorite après la prise
- Utiliser une pâte dentifrice adaptée, en brossant délicatement les dents pour masquer le goût résiduel
3. Envisager le suppositoire quand l’oral n’est plus possible
Lorsque la prise orale se solde systématiquement par un échec, il reste une alternative dont l’efficacité ne se discute pas : le suppositoire. Si votre enfant refuse catégoriquement les comprimés ou les sirops, interrogez votre pharmacien sur la possibilité d’un traitement sous cette forme. Le médicament est alors administré rapidement, sans lutte, et la récupération s’enclenche parfois dès les premières prises.
Le geste demande un minimum de préparation, mais il est loin d’être insurmontable. Allongez l’enfant sur le dos, retirez couche ou sous-vêtement, puis repliez doucement ses jambes sur son ventre. Utilisez une main pour insérer le suppositoire côté plat en premier, la pointe restant à l’extérieur au départ. Pour faciliter le passage, mouillez-le ou appliquez un peu de vaseline. Ensuite, maintenez les fesses serrées quelques secondes, le temps que le corps s’adapte et que le médicament reste bien en place.
Qu’on choisisse de masquer le goût, d’intégrer le médicament dans un aliment, ou d’opter pour un suppositoire, chaque famille finit par trouver la méthode qui lui convient. L’essentiel : dédramatiser le rituel, rester patient, et ne jamais perdre de vue l’objectif. Les traitements n’ont rien d’une fatalité, ils sont le passage obligé vers des lendemains en meilleure santé. Au bout du compte, ce sont souvent ces petites victoires discrètes qui font avancer tout le monde. Qui sait, le prochain médicament sera peut-être avalé sans l’ombre d’une grimace.


