Bébé qui ne marche pas : quand s’inquiéter ? Signes et solutions

12 % des enfants ne marchent pas à 18 mois. Ce chiffre, loin d’être anodin, donne le ton sur la diversité des rythmes moteurs chez les tout-petits. Alors que la majorité ose ses premiers pas entre 12 et 17 mois, un décalage peut survenir, sans pour autant signifier qu’il y a motif à s’alarmer. Les raisons sont multiples, souvent bénignes, mais certains signaux doivent retenir l’attention.

La variabilité du développement moteur est une réalité pour les professionnels de santé. Pourtant, quelques signes associés à un retard de la marche méritent une vigilance accrue. Dans ces cas, un avis spécialisé s’impose pour mieux comprendre la situation et agir si besoin.

Comprendre le rythme naturel de la marche chez les bébés

Aucun bébé n’avance au pas cadencé du voisin. Son évolution vers la marche s’inscrit dans une histoire unique, en interaction avec son environnement et ses propres expérimentations. Avant de traverser la pièce à petits pas instables, il y a l’art du ramping, du roulé-boulé, la conquête de l’équilibre. Ces étapes forment le socle du développement moteur.

Apprendre à marcher, c’est bien plus qu’une question d’âge. Certains enfants prennent le temps d’explorer à quatre pattes, d’autres s’accrochent tôt aux meubles pour tester la verticalité. Le moment où l’enfant se lance dépend de sa sécurité intérieure, du soutien de son entourage et d’un cadre propice à l’exploration. Un espace bien dégagé, la liberté de marcher pieds nus sur un sol stable, tout cela renforce la confiance et aiguise les sensations corporelles.

Les recommandations actuelles insistent sur la motricité libre : offrir à l’enfant la possibilité de franchir chaque étape à sa façon, sans précipitation. Les jeux et objets choisis pour stimuler la curiosité motrice, sans forcer la main, sont de précieux alliés. L’essentiel : un espace sûr, sans piège ni dispositifs contraignants, pour favoriser les essais et les progrès.

Quelques repères pour favoriser l’acquisition de la marche

Voici des gestes simples à adopter pour accompagner l’enfant sur le chemin de la marche :

  • Le laisser découvrir le sol pieds nus, afin d’améliorer son équilibre et son ressenti.
  • Installer un environnement sécurisé, où les chutes ne riment pas avec blessure.
  • Mettre à disposition des objets robustes à pousser, tout en évitant le recours au trotteur, qui ne respecte pas le rythme naturel de progression.

La marche autonome ne s’impose pas à date fixe. Elle résulte d’une succession de tentatives, de petites victoires et d’expériences propres à chaque enfant.

À partir de quand parler de retard : repères et signes à observer

On évoque un retard de la marche en l’absence de premiers pas après 18 mois. Néanmoins, il ne suffit pas de cocher la case de l’anniversaire : le développement global de l’enfant compte tout autant. Un enfant de 16 ou 17 mois, dynamique, qui rampe, se redresse, se déplace en tenant les meubles, ne présente pas la même configuration qu’un enfant passif, qui ne tente aucune initiative motrice.

Certaines alertes méritent d’être repérées : l’absence d’appui sur les jambes, un manque de tonus persistant, des difficultés à se retourner ou à s’asseoir de manière autonome. Si la marche sur la pointe des pieds se prolonge ou si l’enfant utilise un seul côté de son corps, une surveillance renforcée s’impose. La coordination, la stabilité et l’intérêt pour l’exploration sont autant d’indicateurs précieux pour le pédiatre.

Un coup d’œil régulier au carnet de santé s’avère utile : les diverses acquisitions y sont consignées. Au moindre doute, un rendez-vous avec un médecin permet d’éclairer la situation. Si d’autres signes apparaissent (retard de langage, troubles de l’attention, ralentissement de la croissance), une prise en charge adaptée sera proposée.

  • Dépassement des 18 mois sans marche : prendre l’avis d’un professionnel de santé
  • Absence d’autres acquisitions motrices comme s’asseoir ou se retourner : signal à prendre en compte
  • Usage exclusif de la pointe des pieds ou asymétrie des mouvements : besoin d’un suivi rapproché

Un retard moteur questionne toujours l’ensemble du parcours de l’enfant, bien au-delà du simple calendrier de la marche.

Pourquoi certains enfants prennent plus de temps : facteurs à connaître

La prématurité bouscule souvent le calendrier moteur habituel. Un enfant né avant le terme progresse, mais avec un décalage qui peut atteindre plusieurs semaines, sans que cela soit inquiétant. La génétique entre parfois en jeu : les antécédents familiaux de marche tardive se retrouvent dans la fratrie.

La personnalité de l’enfant pèse aussi dans la balance. Certains, prudents ou observateurs, attendent de se sentir en pleine confiance pour se lancer. D’autres, plus téméraires, n’hésitent pas à multiplier les essais, même si cela rime avec quelques chutes. Le gabarit influence également l’équilibre : les enfants plus corpulents ou très grands privilégient souvent la stabilité avant d’oser s’élancer.

L’environnement joue un rôle décisif. Un appartement sécurisé, sans obstacles, invite à l’autonomie. À l’inverse, l’utilisation répétée du trotteur ou du chariot de marche peut perturber la posture et retarder la mise en place de schémas moteurs naturels. Marcher pieds nus sur un sol ferme permet de mieux sentir le sol et d’améliorer le tonus musculaire.

La fratrie n’est pas en reste : un aîné dynamique pousse parfois le cadet à accélérer le mouvement, tandis que la disponibilité des adultes à encourager l’autonomie a aussi son importance. Certaines particularités morphologiques comme les pieds plats, le genu valgum, le genu varum ou le metatarsus varus nécessitent simplement une vigilance accrue, sans freiner la progression dans la grande majorité des cas.

Père jouant avec son bébé de 15 mois dans un parc verdoyant

Accompagner son enfant au quotidien et savoir quand consulter

Pour stimuler la marche, l’environnement doit être soigneusement aménagé : un espace sûr, sans obstacles, qui invite à l’exploration. La motricité libre, largement plébiscitée, consiste à laisser l’enfant évoluer à son rythme, pieds nus sur un sol stable, afin de renforcer les sensations et l’équilibre.

Des jeux variés, des objets à pousser, tout cela aiguise la curiosité motrice et encourage les progrès. Le trotteur, s’il est utilisé de façon prolongée, peut perturber la mise en place naturelle de la marche : mieux vaut s’en passer. Observer les avancées dans le carnet de santé permet de garder un œil attentif sur l’évolution.

Certains signaux réclament de consulter un spécialiste. Si la station debout n’est pas acquise après 18 mois, si l’enfant ne tente aucun déplacement ou ne sollicite qu’un seul côté du corps, l’avis d’un pédiatre devient nécessaire. Un kinésithérapeute ou un podologue pourra également apporter son expertise en cas de doute sur le tonus musculaire ou à la moindre suspicion de trouble du développement.

  • Blocage dans la progression motrice
  • Disparition de compétences précédemment acquises
  • Persistance d’une marche exclusive sur la pointe des pieds

Des structures comme la PMI ou le CAMSP proposent un accompagnement sur mesure. S’appuyer sur ces relais, c’est offrir à l’enfant un environnement bienveillant, où il pourra, à son rythme, conquérir les petites victoires qui mènent à l’autonomie. Chaque pas, aussi tardif soit-il, mérite d’être célébré, car il signe l’éveil d’un futur marcheur en devenir.