À 15 mois, certains enfants alignent déjà quelques mots, tandis que d’autres semblent préférer une communication non verbale. Cette variabilité, bien loin d’alerter systématiquement, intrigue souvent les familles et les professionnels.
Les études le confirment : l’environnement sonore et la stimulation au quotidien influent directement sur l’acquisition du langage, parfois bien plus que l’hérédité ou le caractère. Négliger certains gestes ou habitudes peut ralentir ce processus, même chez les tout-petits sans difficulté repérée.
Plan de l'article
- Comprendre le développement du langage entre 1 et 3 ans : repères essentiels
- Pourquoi chaque enfant avance à son rythme ? Les facteurs qui influencent l’apprentissage des premiers mots
- Des idées simples pour stimuler le langage au quotidien
- Quand s’inquiéter et comment réagir face aux retards de langage ?
Comprendre le développement du langage entre 1 et 3 ans : repères essentiels
Entre 12 et 36 mois, le développement du langage chez l’enfant se construit par étapes, franchies à un rythme parfois surprenant. À 15 mois, un bébé a déjà besoin d’entendre des mots pour apprendre à parler. L’exposition à un flot de paroles, la répétition, la reformulation attentive : chaque interaction nourrit l’acquisition du langage. La compréhension vient toujours avant l’expression. Avant d’oser dire ses premiers mots, l’enfant perçoit le sens des consignes simples, réagit à son prénom, montre du doigt, imite les gestes.
Les jalons de l’évolution du langage chez l’enfant
Voici les principales étapes qui marquent ce parcours :
- Langage enfant 15 mois : premiers mots isolés, gestes pour communiquer, babillage encore fréquent.
- Entre 18 et 24 mois : le vocabulaire s’enrichit, les combinaisons de mots apparaissent.
- Vers 2 ans : l’enfant commence à former des phrases courtes, utilise le « moi » et comprend des consignes plus élaborées.
- De 2 à 3 ans : la prononciation se précise, le lexique s’étoffe, la phrase se structure.
La prononciation progresse grâce à la répétition et à la reformulation, sans jamais forcer. L’audition joue un rôle central dans le développement du langage : en cas de doute, il ne faut pas hésiter à la faire contrôler. La capacité à comprendre vient avant celle de parler, portée par l’âge et la richesse des échanges sociaux. L’enfant apprend en écoutant, en imitant, en dialoguant : l’échange, même non verbal, est le socle du langage.
Pourquoi chaque enfant avance à son rythme ? Les facteurs qui influencent l’apprentissage des premiers mots
À 15 mois, le développement du langage ne suit jamais une seule voie. Chaque enfant explore, expérimente, construit ses premiers mots à sa façon. Les neurosciences rappellent l’importance d’une exposition précoce au langage : la variété des situations verbales, la richesse des échanges, la présence active du parent et du milieu familial créent les conditions idéales. Parler, nommer, décrire : chaque mot partagé aide à développer le vocabulaire.
Certains enfants évoluent dans un environnement où le langage circule abondamment, où la parole accompagne chaque moment. D’autres grandissent dans un contexte plus silencieux, parfois dominé par la présence d’écrans qui, selon de nombreuses études, freinent l’accès à la communication. Léa Hélias, orthophoniste, conseille d’adapter son langage à l’enfant et de multiplier les activités ludiques et interactives pour éveiller l’envie de parler.
Les facteurs psychologiques aussi comptent : anxiété, timidité ou besoin de réassurance peuvent influencer l’envie de s’exprimer. Le milieu scolaire, dès la crèche, apporte de nouveaux modèles et stimule l’écoute. Il faut néanmoins repérer certains obstacles : troubles de l’audition, difficultés neurodéveloppementales ou spécificités du développement émotionnel et social. Si les différences persistent, mieux vaut consulter pour éviter qu’un trouble du langage ne s’installe.
Le rythme de chaque enfant reflète ainsi la combinaison de facteurs environnementaux, génétiques, émotionnels et sociaux. La parole s’invente comme un espace d’échanges, où chaque essai, chaque silence, chaque mot compte dans la conquête du langage.
Des idées simples pour stimuler le langage au quotidien
Soutenir le développement du langage d’un enfant de 15 mois, c’est miser sur l’interaction et la diversité des situations. La lecture d’un livre d’images, par exemple, sert de point de départ idéal. Montrez, nommez chaque objet, chaque animal, reformulez avec bienveillance. La répétition et la reformulation facilitent la prononciation et enrichissent le vocabulaire.
Introduire des comptines, des chansons et des jeux sonores stimule l’écoute, la mémoire et l’articulation. Les rimes sensibilisent l’enfant aux phonèmes et facilitent l’apparition des premiers mots. Associer la parole à des gestes permet à l’enfant de mieux comprendre et retenir le sens : le mouvement vient renforcer le mot.
Dans la vie de tous les jours, chaque moment devient une occasion de créer un bain de langage. Décrivez les gestes du bain, du repas, de l’habillage en nommant les actions et les objets. Les jeux d’imitation comme la cuisine miniature, les poupées ou les marionnettes deviennent des terrains d’expérimentation : l’enfant observe, imite, tente à son tour.
Voici quelques pistes concrètes pour varier les occasions d’échanges :
- Proposez différents supports : imagiers, cubes illustrés, puzzles adaptés à son âge.
- Encouragez-le à répéter, à choisir entre deux mots, à montrer du doigt.
- Mettez en valeur chaque tentative d’expression par un retour positif.
Ce sont ces petits rituels, ces échanges réguliers, qui façonnent jour après jour le langage et préparent l’enfant à former ses premières phrases.
Quand s’inquiéter et comment réagir face aux retards de langage ?
À 15 mois, chaque enfant avance à son rythme. Certains commencent à dire quelques mots, d’autres privilégient encore les gestes. Toutefois, certains signes doivent inciter à consulter. Un enfant qui ne réagit pas aux sons ou ne semble pas comprendre les demandes simples mérite une attention particulière. La compréhension précède l’expression : avant de parler, l’enfant doit montrer qu’il comprend ce qu’on lui dit, par un regard, un geste, une réaction.
Les troubles du langage peuvent parfois s’expliquer par des problèmes d’audition, des particularités du développement ou certaines conditions de vie. Un usage massif des écrans, peu d’échanges ou un environnement appauvri en sollicitations risquent de ralentir l’acquisition du vocabulaire.
Face à ces inquiétudes, l’observation quotidienne reste la meilleure alliée. Surveillez particulièrement les comportements suivants :
- Il ne réagit pas aux bruits de la maison ou à l’appel de son prénom,
- Aucun mot n’est prononcé à 18 mois,
- Il se sert uniquement de gestes sans tenter d’émettre des sons,
- Il montre peu d’intérêt pour le contact ou le jeu avec les autres.
Consulter un orthophoniste ou un professionnel de santé dès que ces signes apparaissent permet d’identifier rapidement la source du retard : trouble auditif, particularité du développement ou contexte émotionnel. L’orthophoniste adapte la prise en charge et accompagne la famille dans les ajustements du quotidien.
Ne tardez pas à demander conseil : plus l’appui est précoce, plus l’évolution du développement du langage s’annonce favorable.
Regarder un enfant s’approprier les mots, c’est assister à une conquête fascinante. Le chemin du langage ne connaît ni calendrier ni uniforme : chaque découverte, chaque hésitation, chaque éclat de voix trace un parcours qui ne ressemble à aucun autre.

